Chronique par "dBD Magazine"
"Elles sont belles, je suis laide"
Paris, XXe siècle. Un artiste enfermé dans son atelier. Tel un oiseau de proie, il chasse son inspiration la nuit, à l'affût de celles qui dansent dans les cabarets. Le peinture capture l'image de ces femmes, si belles, si insaisissables, et les transforme en tâches de couleurs et de lumière, avant de les enfermer dans un cadre, comme des oiseaux dans leur cage. Mais malheur au peintre dont l'oeil, si sensible à la beauté, vient se poser sur son propre reflet.
Ce livre est une prouesse graphique, tout en sensualité et en érotisme. Les femmes y sont bien sûr sublimes, mais les rues de Paris ont elles aussi quelque chose d'érotique. Même la pluie qui tombe est sensuelle. Les couleurs, la finesse du trait, la beauté du détail font de ce livre un véritable chef-d'oeuvre.
Le tout enveloppé dans le thème de l'artiste maudit, enfermé dans la création et la solitude. L'artiste qui crée des images mais n'en a pas de lui-même, ou si peu. Le texte est écrit comme un poème en prose, aux phrases courtes, mélodieuses et mélancoliques.
A lire absolument !
Marie Laverre