Ouest France "La BD, c'est raconter des histoires"
« La bande dessinée, c'est raconter des histoires »
Paul Salomone, originaire de Saint-Martin-des-Champs, vit désormais de son art dans le sud de la France. Le troisième tome de sa série L'homme qui n'aimait pas les armes à feu sortira en janvier.
« Les institutrices trouvaient bizarre que j'offre mes dessins à tout le monde. »Tout petit, Paul Salomone crayonnait déjà à l'école primaire Jules-Ferry, à Saint-Martin-des-Champs. « Je n'étais pas un grand lecteur de BD, à part peut-être Gaston Lagaffe dont j'étais fan », s'amuse-t-il.
Son père, artiste peintre saint-martinois, y est sûrement pour quelque chose. Ce n'est qu'à l'âge de 20 ans, oeil et crayon affutés, que Paul Salomone s'éloigne de sa Bretagne natale. Objectif : se spécialiser dans la BD. « Je savais que je voulais en vivre, mais je ne me sentais pas encore prêt », explique-t-il.
Autodidacte
Il s'exile donc à Nîmes, où la faculté d'arts appliqués ne le passionne pas vraiment, mais où il rencontre sa femme, sur un stade d'athlétisme. « Parallèlement aux études, j'ai continué ma formation autodidacte, enchaînant les stages et les illustrations dans quelques revues. »
Paul Salomone multiplie ensuite les rencontres et les projets, sans réel aboutissement. « Le jour où j'ai reçu le courriel de Wilfrid Lupano, le scénariste avec lequel je travaille désormais, j'ai sauté au plafond, se souvient-il. J'admirais son travail, mais je ne pensais vraiment pas avoir le niveau pour travailler avec ce Monsieur. » C'était il y a trois ans.
Depuis, tout est allé très vite, avec la sortie du premier tome Chili con carnage de la série L'homme qui n'aimait pas les armes à feu, en avril 2011, puis le second, Sur la piste de Madison, sorti le 30 janvier dernier.
Ces histoires rocambolesques dans l'ouest américain des années 1900 permettent à Paul Salomone de donner un sens à son travail. « On n'est pas là pour être chiant. Donner des leçons de manière ludique, c'est l'objectif, justifie-t-il. Dans la série, le thème du western sert à aborder un point sensible : le deuxième amendement de la constitution américaine, sur le port d'armes à feu aux États-Unis. »
Pour l'artiste, la BD est la seule branche artistique dans laquelle il peut toucher à tout. « J'aime dessiner, mais il faut avant tout aimer raconter des histoires aux autres. »
« La Bretagne fait partie de mon sang »
« L'avantage, contrairement au cinéma, c'est qu'il n'y a pas besoin de beaucoup de moyens, explique-t-il.Ma première bande dessinée, je l'ai donc faite à 10 ans à peine. » Le pays morlaisien aura été le premier lieu d'inspiration du dessinateur, qui y revient souvent. « La Bretagne fait partie de mon sang, assure-t-il.
Article ici